Urne villanovienne
Villanova (Italie) XIe - VIIIe siècle, av. J.-C. Terre cuite beige, H. 55cm ; l. 23,5cm, inv. 2002.4.11
Il s’agit d’une urne cinéraire biconique modelée à la main en céramique d’impasto, à fond plat, et fermée par une écuelle munie d’une anse et recouverte d’un décor géométrique incisé.
Véritable réceptacle funéraire contenant les cendres du défunt, il constitue l’unité de base des nécropoles villanoviennes. Les décors incisés visibles sont caractérisés par des lignes, des méandres, des chevrons, des points ou frise dentelée.
Ce type de vase pouvait être couvert d’écuelles renversées (urnes féminines) mais aussi d’un casque en bronze laminé ou en terre cuite (urne masculine).
Le couvercle de l’urne, de même que la présence d’un symbole interprété comme des seins dans la partie haute du vase, peuvent indiquer le sexe du défunt ; ce sont de rares formes de personnalisation, car l’urne cinéraire ne comporte aucun autre élément anthropomorphe.
D'abord sans véritable différenciation homme / femme, le mobilier funéraire qui accompagne généralement ces urnes se diversifie : on trouve plus tard, surtout au VIIIe s.av. JC., de petits rasoirs en arcs de cercle avec leurs manches, des armes miniatures (arcs, haches, épées, têtes de lances, pointes de flèches), des fibules, bracelets, boucles de ceinturon, mors de chevaux, grelots : tous objets plutôt masculins… Avec les urnes destinées aux défuntes, on trouve des bracelets, des fibules, de petits cylindres de terre cuite en forme de bobines, de petits cônes qui devaient servir pour tendre les fils pendant le tissage (?), des colliers, des fuseaux et fusaïoles...
La culture villanovienne annonce dans la civilisation étrusque la généralisation du rite funéraire de l’incinération. Ce type d’urne était donc destiné à recueillir les cendres du défunt et était accompagné d’objets quotidiens. Ces objets sont modelés à la main avec une argile très chamottée, que l’on nomme plus couramment impasto. Les impuretés présentes dans l’impact rendent le façonnage difficile et la cuisson délicate (à plus de 800°c). Pour cela, les parois doivent être épaisses et les formes simples. L’impasto, qui a la faculté de résister à la chaleur, est en priorité réservé à la vaisselle d’usage domestique par les Etrusques.
Cette culture doit son nom au site éponyme de Villanova, découvert en 1853 par le comte de Gozzadini. La fin de cette culture est marquée par la production d’urnes cinéraires qui présentent des formes de petites habitations, de type cabane. Ces dernières ont un intérêt archéologique car elles nous permettent d’imaginer les formes d’habitats caractérisant cette période.
© Musée d’Archéologie Méditerranéenne / David Giancatarina