Amphore panathénaïque
Cnide, VIe siècle av. J.-C. Céramique attique à figures noires, H. 60cm ; diam. 41cm, inv. 7067
Les amphores panathénaïques sont des vases à figures noires particuliers qui, par conservatisme religieux, n’ont pas évolué jusqu’au IVe siècle av. J.-C., époque de l’apogée des vases à figures rouges. D’une forme spécifique, à base étroite, ces grands vases, remplis de l’huile issue des oliviers sacrés d’Athéna, sont remis en récompense aux vainqueurs des concours des Grandes Panathénées. Une inscription verticale est figurée sur la panse, longeant la colonne de gauche, ΑΘΗΝΗΘΕΝ ΑΘΛΟΝ (athenethen athlôn), signifiant les jeux d’Athènes.
Ces amphores étaient produites dans les ateliers du quartier du Céramique à Athènes, installés le long du cours d’eau sacré l’Iridanos. Elles portent traditionnellement sur une face la figure d’Athéna Promachos caractérisée par ses armes et la grande enjambée qu’elle exécute. La déesse est ici entourée de deux colonnes surmontées d’un coq, symbole de bravoure. Sur l’autre face est figurée l’épreuve remportée ; ici une scène de pugilat, ancêtre de la boxe. Le vainqueur pourrait ici être originaire de Cnide, lieu de découverte de l’amphore.
Les fêtes des Grandes Panathénées, célébrées tous les quatre ans à Athènes en l’honneur d’Athéna Parthénos, s’ouvraient sur des concours musicaux, gymniques et hippiques, et se terminaient par une procession traversant toute la cité jusqu’à l’autel de la déesse, devant le Parthénon. La statue d’Athéna était alors habillée d’un nouveau péplos et l’on sacrifiait les cent boeufs (hécatombe) sur le grand autel.
© Musée d’Archéologie Méditerranéenne / David Giancatarina