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Requalification du Port antique

Musée d'Histoire de Marseille : requalification du Port antique

Le 10 mars 2020
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  • Musée d'Histoire de Marseille : requalification du Port antique

Avec les travaux de requalification en cours depuis le mois d’octobre 2018, le site du Port antique de Marseille est entré dans une nouvelle phase de sa très longue histoire.
Ouvert au public à l'occasion des dernières Journées européennes du Partimoine, le site est officiellement inauguré ce jeudi 26 septembre, en présence de Jean-Claude Gaudin et de nombreuses personnalités locales ainsi que du ministre de la Cohésion des territoires, Sébastien Lecornu.

Sommaire

    Musée d'Histoire de Marseille : requalification du Port antique

    Le site du Port antique de Marseille constitue l'un des plus importants sites archéologiques en centre-ville, en France. Ce parc de plus d’1 hectare, classé Monument Historique, fut le lieu entre 1967 et 1980 d’une immense fouille archéologique. A cette occasion, de nouvelles méthodes furent mises au point et la loi connut de sensibles évolutions pour une meilleure prise en compte du patrimoine archéologique dans les contextes urbains. L'opération actuelle est de loin la plus importante depuis la découverte des vestiges.

    Ces vestiges témoignent des prémisses de la plus ancienne ville de France fondée vers 600 avant notre ère. De par leur qualité et leur ancienneté, ils livrent le témoignage de l'organisation portuaire et défensive de la première cité antique du territoire national.

    Le visiteur passera désormais par la porte monumentale de l’enceinte antique remise en valeur, cheminera sur la voie romaine et redécouvrira les aménagements portuaires et funéraires, témoins de l’occupation continue du site depuis 26 siècles.

    À deux pas du Vieux-Port, le musée d’Histoire de Marseille, entièrement rénové en 2013, est l'un des plus grands musées d'histoire d'Europe. Il a été conçu comme un écrin au site archéologique du port antique, et permet de découvrir les 26 siècles d'existence de la plus ancienne ville de France.
    Le bâtiment abrite une exposition de référence de 3 500 m² riche de près de 3000 œuvres. Le parcours est organisé en 13 séquences chronologiques, des premières occupations préhistoriques aux développements urbains contemporains, ponctuées de nombreux dispositifs audiovisuels et multimédia et des "Escales de l'histoire" spécialement conçues pour le jeune public.

    Ce vaste projet de requalification du site du Port antique, financé avec la participation de l’État (Conservation régionale des Monuments historiques) et du Département 13, constitue la dernière étape (extérieure) de la rénovation du musée d’Histoire de Marseille, dont les espaces intérieurs rénovés avaient été inaugurés en 2013, année "Capitale européenne de la Culture".

    Téléchargez le dépliant de présentation du Port antique

    Le projet de requalification du site poursuit 5 objectifs majeurs :

    • conserver et mettre en valeur des vestiges antiques avec des techniques de restauration spécifiques à chaque élément remarquable comme les remparts, la terrasse à triglyphes, le bassin d’eau douce, la corne du port qui seront nettoyés, consolidés, dont les murs seront rejointés ou pour certaines parties très fragilisées, renfouies. . .
    • proposer un aménagement paysager du site offrant une perception plus facile des diverses époques de construction et permettant de rendre lisibles toutes les composantes du site.
    • améliorer les conditions d’accueil, d’accès et de cheminement sur le site de jour comme de nuit : nouvelle signalétique, nouvel éclairage, viabilisation des chemins.
    • connecter les vestiges à la ville moderne en créant une liaison physique avec la rue Barbusse qui longe le site et la création d’un escalier monumental dans l’alignement de la voie antique (qui se prolonge encore aujourd’hui dans la ville de Marseille : rue Caisserie, rue Fiocca). Ce point d’orgue marque le nouvel accueil du musée avec notamment la mise en place d’un ascenseur.
    • réaliser une surveillance archéologique rigoureuse du chantier pendant les travaux permettant de mieux connaître et de compléter les connaissances sur les secteurs déjà fouillés par le passé, le site restant avant tout, une réserve archéologique

    Ce site archéologique garde encore les traces de la porte principale de la ville antique. C’est donc une zone très particulière, de frontière entre intérieur et extérieur de la cité, le parti pris paysager révèlera ainsi ses trois caractères :

    • la partie "intra-muros", à l’intérieur des remparts, recevra un traitement minéral spécifique, accompagné d’un jardin urbain inspiré des compositions antiques,
    • la partie "extra-muros", à l’extérieur des remparts, sera traitée en sable stabilisé, prairie sèche et plantation de graminées et essences locales, l’ensemble aura une teinte à dominante blonde afin de se différencier clairement de la corne du port,
    • la corne du port, où la présence de l’eau sera symboliquement matérialisée par une pelouse très sombre destinée à faire ressortir visuellement cet élément majeur pour la compréhension du site.

    Phase 2 : Les plantations

    L’arrivée des végétaux pour mieux respecter la conservation des vestiges et comprendre intuitivement le site archéologique

    L’objectif du traitement paysager est double, introduire une végétation qui en se développant ne nuira pas à la stabilité des vestiges, tout en rendant le site archéologique lisible du premier coup d’œil par les visiteurs. Architectes, archéologues, conservateurs, paysagistes et ingénieurs se sont inspirés des jardins antiques et vont créer ici un nouveau paysage à partir d’essences exclusivement méditerranéennes. Les plantes choisies développeront, un système racinaire horizontal qui, à terme, ne perturbera pas les sols archéologiques et nécessitera peu d’arrosage. Les grands éléments déjà présents sur le site, comme le pin parasol, le peuplier et les oliviers ont été préservés.

    Des plantes comme « aide à la visite »...

    Concrètement les lignes de remparts successifs seront matérialisées par une alternance de cyprès d’Italie et de myrthe.
    En ce qui concerne la darse artificielle de 2 000 m² de forme allongée, originellement profonde de plus de 4 mètres et bordée de quais, elle est identifiée comme étant la partie du port romain de la cité que l’on appelle aujourd’hui la « Corne du port ». Elle sera donc plantée d’une prairie très sombre, très verte pour évoquer la couleur et la profondeur de l’eau qui contrastera avec une prairie sèche de couleur blonde argentée, constituée d’essences locales comme « la barbe de Jupiter » et les immortelles, qui soulignera les abords. Enfin, les zones de frange du site ainsi que les réserves archéologiques seront recouvertes de plantes grimpantes et plus arbustives qui induiront une mise à distance naturelle du public dans ces secteurs neutres pour la visite.

    L’ensemble de la palette végétale a été élaborée en collaboration avec la Direction des Parcs et Jardins de la ville, qui assurera la gestion et l’entretien du site.

    … et pour améliorer la qualité de vie en ville

    En tout 600 m² de végétaux mellifères seront plantés entre la fin du printemps et l’été sur le site du Port Antique. Ces plantations s’accompagnent d’un projet d’implantation de ruches sur les toits d’immeubles alentours - deux sur le toit du CMCI depuis septembre 2018 et deux autres sur celui du Centre commercial Bourse en avril 2019- initié par la Métropole Aix Marseille Provence et financé par le Fonds Epicurien.
    Chaque année des sachets de graines de fleurs mellifères sont également offerts dans toute la France par l’Observatoire Français d’Apidologie. Comme en 2018, ces petits paquets seront à nouveau distribués, via des ateliers pédagogiques, aux enfants et habitants du quartier de Belsunce afin de contribuer aussi à la survie des abeilles.

    En tout 11 500 végétaux vont être plantés dont une vingtaine de chèvrefeuilles, de vignes vierges et autant de lierres grimpants, mais aussi près de 2 000 petites pervenches, des parterres de gazon, 700 plants de barbes de Jupiter, et 4 000 pieds d’immortelles, près de 2000 sauges de Jérusalem à petites feuilles, et plus de 2 500 plants de santolines et de myrthes, enfin 4 100 « cheveux d'ange », mais aussi une trentaine de cyprès déjà hauts de 5 mètres.

    De plus, les oliviers et autres arbustes qui étaient sur site et nécessitaient d’être déplacés pour les besoin du chantier, vont être repositionnés à des endroits libres de vestiges. Le pin parasol et le peuplier ont été préservés.