Tête trophée Mundurucu
Les Mundurucú vivent en Amazonie brésilienne, sur les rives du fleuve Tapajos.
Célèbres pour leurs propensions belliqueuses, ils étaient autrefois appelés pay-quicé, coupeurs de têtes. L’ontologie amazonienne de la prédation, selon laquelle tout être doit, pour se développer, se nourrir d’autre chose que de lui-même, organisait l’univers de vie et de pensée locale.
Les guerriers étaient les gardiens des trompettes de guerre qui donnaient le signal d’attaque lors des raids. La préparation de la tête-trophée commençait dès la marche de retour par l’extraction du cerveau et des yeux. Les dents arrachées étaient précieusement rangées. Le visage, oint d’un mélange d’huile de carapa et de teinture rouge de roucou, était fumé sur un boucan, ce qui donnait à la peau cette apparence de parchemin. Le nombre des cordelettes fixées à la bouche faisait référence aux personnes tuées par le propriétaire de la tête. Plus tard, les cavités des yeux étaient remplies avec de la cire d’abeille et deux dents d’agouti figurant chaque œil.
Cette célèbre tête-trophée collectée en 1880 sur les rives du Rio Tapajos fit partie des collections du National museum of American Indian de New-York avant d'être échangée en 1964 à un collectionneur privé.
Tête trophée Mundurucu, Brésil
Collectée en 1880 sur le Rio Tapajos
Os, cheveu, dents, cire, plumes, fibres
Ancienne collection Henri Gastaut
Inv. 1989.1.70
© Hugo Maertens, Bruges