Cabane éclatée n°2

Musée d'art contemporain [mac]

Daniel Buren 1938, Boulogne-Billancourt (France)

Matériaux divers, bois, toile, serre-joints, 300 x 300 x 400 cm et dimensions variables.
Achat à la galerie Roger Pailhas, Marseille, en 1992

Formé à l'Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers de Paris, il fonde en 1966 avec Mosset puis Parmentier et Toroni le groupe BMPT (sigle composé de l'initiale du nom de chacun des artistes). Daniel Buren met en œuvre une recherche radicale où les notions d'expressivité, d'unicité ou d'originalité de l'œuvre sont remises en question.   
Ce qu'il nomme "outil visuel" (une bande verticale de 8.7 cm) sera le signe plastique volontairement limité de ses interventions in situ. Souvent épéhémères, ses œuvres sont toujours réalisées en fonction du lieu (galerie, centre d'art, musée) qui les accueille. Il n'en subsiste que ce qu'il nomme des photos-souvenirs.
Ses interventions monumentales dans le tissu urbain (les Colonnes du Palais Royal à Paris, les Fontaines de la place des Terreaux à Lyon), controversées lors de leur installation, sont devenues des exemples d'intégration de l'art contemporain à la ville.
Buren est aussi théoricien de son propre parcours, écrivant des notices pour chacune de ses œuvres et de ses expositions, précisant le champs critique de son travail.

La première Cabane éclatée n° 2 est présentée en mai 1984 à la galerie Konrad Fischer à Düsseldorf. « Le principe de ces travaux, dont celui-là est le premier, est de rendre interdépendant le travail présenté, appelé cabane, et le lieu de présentation. Les deux devenant, à chaque présentation, indissociables. Les morceaux découpés dans les parois de la cabane se trouvent projetés, parallèlement au lieu d'origine, sur la première surface rencontrée (murs, vitrines, portes, etc.) créant ainsi, toujours, un espace à l'intérieur de celui-là même utilisé ; intérieur et extérieur "respirant" d'un lieu à l'autre. » (1)

À propos de la Cabane éclatée n°2 conservée au [mac], Daniel Buren explique :
« Soit la construction d'une boîte de 420 cm de long par 280 cm de large en panneaux de 140 cm de large chacun par 280 cm de haut. Chacun de ces chassis est tendu de tissu, ici blanc et bleu. Des dessins particuliers sont effectués dans ces chassis, permettant d'en ôter des fragments qui constitueront des "fenêtres" ou des "portes". La structure est montée en plein milieu de l    a salle utilisée. Ceci fait, les morceaux mobiles sont fixés sur les murs opposés aux "murs" de la cabane. » (2)
Œuvre à la fois fixe et mutable, la Cabane éclatée n°2 instaure dans la démarche de Buren une autre façon de penser et de saisir l'espace, traçant une ligne ténue entre l'intervention éphémère et la durée changeante.

1 et 2 In J.-L. Maubant, Daniel Buren : Photos-souvenirs, 1965-1988, Art éditions, Villeurbanne, 1988

© B.Chipault-R.Soligny - ©Adagp, Paris