½ Gals, AAPCO

Musée d'art contemporain [mac]

Robert Rauschenberg 1925, Port Arthur (Etats-Unis) - 2008, Captive Island (Etats-Unis)

Carton, bois ficelle, 226 x 198 x 26 cm.
Achat à la galerie Daniel Templon, Paris, en 1995.

Né au Texas en 1925, Robert Rauschenberg commence ses études artistiques au Kansas City Art Institute en 1945, après des études en pharmacie et un engagement dans la marine américaine pendant la seconde guerre mondiale. En 1948, il part étudier à Paris, où il rencontre les Nouveaux Réalistes. Les positions de Tinguely, Klein Arman ou Raysse, vont fortement influencer sa pratique : Il crée des collages proches de Dada qui intègrent dans la peinture des images et des objets du monde réel, amenant une confusion entre peinture et sculpture, représentation et réalité.
En 1949, il poursuit ses études artistiques au Black Mountain College, où il est élève de Josef Albers, un des créateurs du Bauhaus. C’est là qu’il se lie d’amitié avec le compositeur John Cage et le chorégraphe Merce Cunningham, avec qui il travaillera sa vie durant. À partir des années 50, son travail témoigne de la volonté de joindre, sinon de confondre, art et vie. « La peinture est liée à la fois à l’art et à la vie. Les deux sont impossibles à faire. J’essaie de travailler dans l’intervalle qui les sépare. » (1). Il crée des collages qui annoncent sa méthode de combinaison de thèmes disparates dont la plupart des motifs prendront définitivement place dans son registre iconographique.
En 1971, Rauschenberg s'installe à Captiva Island, en Floride. Le déménagement lui offre l'occasion d'utiliser le carton, matériau élémentaire, présent dans la plupart des lieux et pays.  ½ Gals, AAPCO appartient aux œuvres de cette période. « Les objets que j'utilise sont la plupart du temps emprisonnés dans leur banalité ordinaire. Aucune recherche de rareté. À New-York, il est impossible de marcher dans les rues sans voir un pneu, une boîte, un carton. Je ne fais que les prendre et les rendre à leur monde propre... » (2). Entre 1971 et 1972, il utilisera presque exclusivement les boîtes de carton dans leur matérialité brute. Sans le traiter comme un décor pictural ou les subordonner en aucune façon, il exploite les qualités expressives du matériau. Ses cartons sont souvent monochromes, les traces laissées par l'utilisation sont très présentes : les étiquettes, les mots imprimés, les empreintes de semelles et de doigts, les pliures et les marques d’accidents.
« Avec ces objets trouvés, en trois dimensions, j'ai découvert que puisque je pouvais peindre sur un côté de la surface, je pouvais aussi bien le faire sur l'autre. Les Combine Paintings devenaient ainsi des façades, des facettes demandant autant d'attention de chaque côté. Elles me permettaient de m'ouvrir, m'imposaient plus de responsabilités et me proposaient un nouveau défi. » (3)

 (1), (2), (3) : Entretiens in Libération, septembre 1997 et juillet 2005.

© B.Chipault-R.Soligny - © Robert Rauschenberg/Adagp, Paris